Les enseignes de fast-food jugées opaques sur leurs ingrédients

McDonald's, Burger King, KFC et Quick se retrouvent dans le collimateur de l'association UFC-Que Choisir pour le peu d'information qu'ils fournissent au public concernant la composition exacte de leurs hamburgers. Pour l'association de consommateurs, il s'agit d'une « regrettable opacité », surtout qu'elle concerne tant les additifs que les possibles allergènes.

L'organisme pointe du doigt la différence entre les pratiques en vigueur en Union européenne et dans les pays où la législation contraint les fast-foods à informer de façon exhaustive les consommateurs sur la composition de leurs plats. En Suisse ainsi, on sait que le Big Mac est composé de plus d'une quarantaine d'ingrédients où les "pain, viande, salade, fromage, sauce, oignons et cornichons" annoncés en France ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Il contient en réalité une ribambelle d'additifs en plus (E331, E160a, E160c, E330, E471, E472, E481, pour ne citer qu'eux) et des allergènes (œufs, gluten, moutarde, soja, sulfites, etc).

Du côté de Burger King, les Suisses savent que leurs Chicken nuggets contiennent 31 ingrédients, tandis que les Français, eux, sont laissés dans l'ignorance la plus totale quant à la composition des King nuggets qu'ils commandent.

Le problème est que, au-delà des allergènes qui sont plus ou moins bien signalés dans l'Hexagone, certains de ces additifs sont soupçonnés d'augmenter les risques de diabète, de cancer du côlon ou encore de troubles digestifs et intestinaux. Des risques dont le consommateur ne peut tenir compte puisqu'il n'est pas averti de ce qu'il mange.

Certaines enseignes sont bien sûr meilleures élèves que d'autres, comme KFC qui affiche ses nutri-scores depuis 2021, tout comme McDonald's la même année. Il s'agit toutefois d'une démarche volontaire que ni Quick ni Burger King n'ont pour le moment jugé opportun de suivre. Et, justement, ce sont les limites de ce volontariat que dénonce l'UFC-Que Choisir.

La législation actuelle, héritée des années 1970 selon l'association, est beaucoup trop permissive. Au bout du compte, elle réclame ni plus ni moins qu'une réforme à l'échelle européenne pour faire bouger les choses. Objectif : rendre obligatoire l'affichage du nutri-score ainsi que celui de la liste complète des ingrédients de chaque hamburger vendus par les enseignes de fast-food. La seule manière de réellement informer et protéger les consommateurs dans le secteur.