La naissance du kébab

D'après la légende, les soldats ottomans du Moyen Âge utilisaient leur épée pour se faire griller des morceaux de viande, à la verticale. Cette cuisson à la broche aurait donné naissance à la viande de kebab. En Turquie, le restaurant Iskender Kebap, situé à Bursa, revendique l'invention de la broche à la verticale depuis 1867. Mais qu'en est-il du sandwich ?
Une création germano-turque
Sandwich populaire par excellence, le kébab, avec son nom turc, est en réalité né en Allemagne. A 16 ans, le jeune Mehmet Aygün quitte sa Turquie natale pour aller vivre à Berlin. En 1971, Mehmet travaille dans un petit snack de la gare de Berlin, où il sert de la viande grillée. Il a alors l’idée de placer les lamelles de mouton dans un pain pita, le pain rond traditionnel de Méditerranée orientale. Il y ajoute de la salade et des frites. Plus tard, viendront se mêler tomates, oignons et sauce blanche, une autre création du cuisinier turc.
Le Döner Kebab était né, döner désignant le mode de cuisson sur broche tournante et kebab signifiant viande grillée. Le sandwich va rapidement s’exporter… jusqu’en Turquie ! Dans son tour du monde, il change de nom et de nationalité. En France, on le désigne souvent comme un "grec", tandis que les grecs l’appelle le "gyros". Aux États-unis, le "shish kebab" fait figure de spécialité allemande. Le monde arabe le connaît sous le nom de "Shawarma".
Notons qu’aujourd’hui la viande de kébab est bien souvent un mélange de veau, de dinde et de poulet. La sauce blanche, quant à elle, est composée de yaourt, relevé d’ail, de sel et de poivre.
Consistant et pas cher
Le petit prix du kébab est sans doute pour beaucoup dans son succès international. Moins cher qu’un Big Mac, il est aussi plus nourrissant mais plus calorique : on estime son apport entre 800 et 900 calories.
Le kébab défraie également la chronique pour un autre record : celui des contrôles d’hygiène. Les fermetures de restaurants sont nombreuses et le sandwich se traîne depuis une réputation sulfureuse. Mieux vaut donc bien choisir son resto pour ne pas se retrouver avec un kébab acheté et une gastro offerte.
Des nouvelles de Mehmet
Contrairement à ce qui a été annoncé par la presse en 2009, Mehmet Aygün n'est pas mort ! Il s'agissait d'un homonyme habitant le même quartier, décédé à l’âge de 87 ans. L'inventeur du kebab est bel et bien vivant : il possède aujourd'hui 6 restaurants à Berlin et 5 hôtels en Turquie.
Un autre immigré turc serait à l'origine du même sandwich : un dénommé Kadir Nurman aurait suivi le même parcours de la Turquie à l'Allemagne, avant d'ouvrir un snack en 1972, où il servait sa viande grillée dans un pain plat. Sa contribution a été reconnue par l'Association turque des fabricants de Doner. Nurman est mort en 2013 à l'âge de 80 ans.