La vaisselle réutilisable peine à s'imposer chez les enseignes de fast-foods
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La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) est en application en France depuis le 1er janvier 2023. Cette directive, qui vise à réduire significativement les déchets produits par le secteur de la restauration rapide, oblige les restaurants ayant plus de 20 couverts à utiliser une vaisselle réutilisable et lavable pour les clients consommant sur place. Un an et demi après son entrée en vigueur cependant, les résultats sont encore loin des attentes initiales.
Le ministère de la Transition écologique a ainsi récemment fait un point d'étape sur la mise en œuvre de l'Agec et le résultat est en demi-teinte. Dans un rapport faisant un premier bilan et déposé à l'Assemblée nationale le 29 mai 2024, les coauteurs et députés Véronique Riotton et Stéphane Delautrette soulignent « une mesure encore peu appliquée ». Sur 300 établissements inspectés en 2023, seuls 62 % étaient en conformité avec la législation. Parmi ceux étant en porte-à-faux vis-à-vis de l'Agec, nombreux ont eu un simple rappel à la loi et 25 ont eu droit à une amende allant jusqu'à 1 500 euros. À noter que la justice a été plutôt clémente : selon la loi, la note aurait pu aller jusqu'à 7 500 euros par jour et par restaurant !
Les raisons de cette lenteur dans la transition sont multiples. D'une part, la mise en place de la vaisselle réutilisable implique des modifications logistiques et structurelles importantes pour les enseignes de fast-food. Cela va de la recherche et de l'achat des matériels adéquats aux travaux d'envergures pour installer une encombrante plonge dans des locaux exigus. Les coûts liés à l'achat de la vaisselle réutilisable ainsi qu'aux charges inhérentes à son nettoyage représentent également un investissement conséquent. À cela, enfin, s'ajoutent les vols de vaisselle : à Sainte-Geneviève-des-Bois, par exemple, un McDo s'est fait dépouiller de la quasi-totalité de son stock initial de vaisselle jetable en 2 mois seulement après le début de l'aventure…
Pour rappel, les fast-foods comptent parmi les plus gros producteurs de déchets : un volume estimé, en 2019, à 240 000 tonnes par an.