En Catalogne, ce sandwich à la morue cartonne 10 jours par an

Chaque printemps à Mataro, en Catalogne (Espagne), la famille Barbena régale les gastronomes locaux avec un sandwich à la morue qui, le temps d'une foire, devient un véritable événement culinaire. Les origines de ce plat, devenu emblématique dans la ville, remonte à 1985 avec Jaume Barbena, feu le grand-père de la famille. Ce poissonnier de métier possédait un étal sur le marché de la Plaça de Cuba. Lorsque la commune lance une foire gastronomique en 1985, il a l'idée de proposer un bocadillo de bacalao, un sandwich de morue, avec sa petite touche personnelle : de la morue panée. Une innovation osée, mais qui rencontra son petit succès.

Ce n'est cependant qu'au début des années 1990 que, sans mauvais jeu de mots, la sauce prend vraiment. Teresa Barbena, la fille du poissonnier, rajouta en effet sa sauce tomate à la recette de son père. Il s'agit d'une sauce salsa légèrement relevée et qui a été mise à réduire pendant 5 longues heures. La recette exacte est, bien sûr, gardée secrète, mais le résultat est là : le sandwich devient un vrai phénomène.

Aujourd'hui encore, à l'occasion de la foire annuelle de Mataro, la famille Barbena monte une cuisine de campagne de 200 m² qui va mobiliser quotidiennement une vingtaine de travailleurs. Pendant les dix jours que dure la foire ensuite, toute la famille se réunit et arrête tout pour régaler la ville avec son fameux sandwich. Au menu, pain maison, morue dessalée et panée, et sauce salsa. À chaque fois, les amateurs sont au rendez-vous, le restaurant éphémère arrivant à écouler entre 600 et 800 sandwichs par jour, pour l'équivalent de 1 200 kilos de morue consommés durant l'événement. À 15 euros le sandwich accompagné de quelques belles olives, cela fait également un joli petit à-côté pour la famille.

Le bocadillo de bacalao de la famille Barbena a beau exister depuis 40 ans, il n'est disponible qu'à Mataro durant la foire. Un effet de rareté qui participe à l'immense succès du sandwich. Le temps venu ainsi, les Mataroniens n'en manquent pas une seule bouchée, transformant ces 10 jours annuels en rendez-vous immuable avec la famille Barbena et leur sandwich proverbial.