Consommer trop de fast-food à l'adolescence nuirait à la mémoire
Le 30/04/2024La surconsommation de hamburgers, de nuggets, de french tacos ou autres kebabs, est associée depuis longtemps à des problèmes d'obésité, des maladies cardio-vasculaires et même des troubles psychiatriques.
D'après une étude récente réalisée par des chercheurs de l'Université de Caroline du Sud (USC), manger trop gras et trop sucré, soit deux caractéristiques présentes dans la junk food, pourrait affecter la mémoire, et cela, de manière irréversible. Les adolescents, dont le cerveau est en pleine croissance, seraient particulièrement vulnérables et pourraient payer le prix d'un excès de fast-food, une fois à l'âge adulte.
Pour parvenir à de telles conclusions, les scientifiques ont utilisé des rats adolescents – c'est-à-dire entre leur 26e jour et leur 56e jour de vie – auxquels ils ont fait suivre deux régimes alimentaires distincts : le premier groupe consommait des aliments riches en graisses et en sucre, le second suivait un régime alimentaire sain et équilibré. Après cette phase initiale, les deux groupes de rats mangeaient exactement la même chose.
Les animaux ont ensuite été soumis à des tests de mémoire épisodique, qui correspond à celle des moments vécus en personne et qui aide à se situer dans l'espace et dans le temps. Pour cela, les rats devaient déambuler une première fois dans un lieu inconnu, avec divers objets, avant d'être à nouveau placé dans ce même lieu qui comprenait cette fois un nouvel objet. Ceux du groupe à l'alimentation saine ont montré des signes de familiarité avec la scène, quand les mangeurs de junk food semblaient totalement déboussolés.
Les chercheurs se sont intéressés au niveau d'acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel à l'apprentissage et à la mémorisation, très insuffisant chez les personnes souffrant d'Alzheimer. Chez les rats ayant consommé du gras et du sucre, les taux mesurés étaient moins élevés que chez les autres. Pire, malgré le retour à une diète équilibrée une fois à l'âge adulte, les rats du premier groupe ont conservé leurs lacunes et la production d'acétylcholine n'a pas augmenté.
Si on applique ces résultats à l'humain, consommer trop de fast-food à l'adolescence pourrait donc bel et bien causer des dommages à long terme à la mémoire.