L'abus de frites pourrait mener à la dépression

C'est dans une étude menée par un groupe de chercheurs chinois et publiée le 20 mars 2023 au sein de la revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), que le lien entre consommation de frites (et autres aliments frits) et anxiété ou dépression a été présenté.

Pour parvenir à une telle conclusion, les chercheurs ont comparé les taux de dépression/anxiété et les comportements alimentaires de plus de 140 000 personnes, sur une période de 11 ans. Ils ont ainsi pu remarquer un risque accru de 12 % pour l'anxiété et de 7 % pour la dépression, chez les consommateurs de produits gras et tout particulièrement de frites. Un coup dur pour les amateurs de bonnes frites croustillantes, qui s'explique par la production d'une substance chimique lors de la friture.

L'élément mis en cause est l'acrylamide, et il apparaît lorsque des aliments sont plongés dans un bain d'huile bouillante. Il pourrait peu à peu perturber le métabolisme cérébral et le rendre plus sensible aux neuro-inflammations. À terme, ce sont ces inflammations cérébrales qui entraînent les états d'anxiété et les dépressions.

Cependant, plusieurs points permettent de modérer un peu ce constat alarmant pour les fans de frites, beignets et autres aliments panés. Tout d'abord, les tests conduits avec l'acrylamide pour en comprendre les effets ont été menés sur des poissons-zèbres, faciles à manipuler. Si les résultats peuvent être pertinents pour de nombreuses études, ces poissons n'en restent pas moins très éloignés de l'Homme.

Ensuite, d'autres éléments sont à prendre en compte : le type d'huile utilisé, les aliments frits, ou encore la fréquence de consommation. Il faut savoir que l'acrylamide se retrouve également dans d'autres aliments quand ils sont soumis à de hautes températures. Parmi eux, le café, les amandes grillés, certains pains et céréales, ainsi que différents biscuits. Si la frite est bien l'aliment en contenant le plus après cuisson, ce n'est donc pas forcément le seul responsable.

Enfin, certains prennent le problème dans l'autre sens en indiquant qu'il est tout à fait possible que des individus sujets à des états d'anxiété ou en proie à la dépression se tournent bien plus facilement vers de la nourriture de réconfort, qui est rarement la plus saine. Il s'agit bien souvent de frites, de chips, de Nutella, de bonbons ou de pizzas, qui font du bien à l'âme, mais moins à l'organisme.

On comprend ainsi que d'autres études devront approfondir ce constat et que pour l'heure, vous pouvez continuer à manger des frites… avec la modération requise !