La challah : le pain tressé de la tradition juive

La challah (prononcer « rala ») est sans doute l’un des pains les plus emblématiques de la culture juive. Avec sa couleur dorée, son parfum délicat et ses longues tresses brillantes, elle attire immédiatement le regard avant même de ravir les papilles. Bien plus qu’un simple pain brioché, elle est un symbole de fête, de partage et de tradition. Chaque famille juive la dépose sur la table du shabbat et lors de nombreuses célébrations religieuses, perpétuant ainsi un rituel millénaire.
Une origine très ancienne
Son origine remonte à des temps anciens : dans la Bible, le mot hallah désignait une offrande de pâte prélevée avant la cuisson, destinée aux prêtres. Au fil des siècles, la signification évolue et le terme finit par désigner le pain lui-même, devenu un élément central du repas sacré. Aujourd’hui encore, couper la challah est un geste hautement symbolique, précédé d’une bénédiction appelée hamotsi, signe de gratitude et de rassemblement autour de la table familiale.
Un pain proche de la brioche
Au-delà de cette dimension spirituelle, la challah se distingue par sa texture moelleuse et légèrement filante, proche de celle d’une brioche française, mais avec un goût un peu moins sucré. La recette traditionnelle se compose de farine blanche, d’œufs, de levure, d’eau, de sel et d’un soupçon de sucre ou de miel. Ce dernier apporte un parfum doux qui évoque l’abondance, thème fondamental du repas du shabbat.
Les variantes ne manquent pas : certaines familles ajoutent de la farine complète pour un résultat plus rustique, d’autres enrichissent la pâte d’avoine ou de graines, reflet des pratiques régionales ou des goûts personnels.
Un tressage esthétique et symbolique
L’une des signatures les plus reconnaissables de la challah est bien sûr son tressage. Il ne s’agit pas d’un simple choix esthétique : cette tresse incarne l’unité, la continuité et les liens qui unissent les générations. La forme à trois brins est la plus courante, mais on en trouve à quatre, six ou même douze brins lors de grandes réjouissances.
À Rosh Hashanah, le Nouvel An juif, la challah est souvent façonnée en couronne, symbolisant le cycle infini de la vie et l’espoir d’une année douce et prospère. Avant d’être enfournée, la pâte est généralement badigeonnée d’œuf pour obtenir une croûte brillante, puis décorée de graines de pavot ou de sésame, ajoutant une texture craquante et un parfum subtil.
Comment déguster la challah ?
Si la challah est avant tout un pain de fête, elle n’en demeure pas moins un délice du quotidien. Elle se savoure fraîche, simplement tartinée de beurre ou trempée dans l’huile d’olive. Et quand il en reste, elle devient la base idéale de recettes gourmandes, notamment l’un des meilleurs pains perdus que l’on puisse imaginer : dense, fondant et délicatement parfumé.
Ainsi, la challah ne se contente pas d’accompagner le repas : elle le réunit. Elle raconte une histoire faite de transmission, de traditions familiales, d’odeurs de cuisine et de moments de joie partagée. Un pain qui nourrit le corps autant que le cœur — et qui, une fois goûté, ne s’oublie plus.









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