Kota, le sandwich symbole de la résistance à l'apartheid

Afrique du Sud, dans les années 1960. Le pays est en plein régime Apartheid. Alors que les restaurants sont interdits aux Noirs et qu’il leur est même défendu de manger dans des assiettes, le kota leur permet alors de faire de la résistance face aux lois ségrégationnistes.
Un casse-croûte pour les plus modestes
Appelé "s’phatlho" à Pretoria, "iskhambane" dans la région de The Vaal ou encore "bunny chow" à Durban, ce casse-croûte est composé d’un quart ou d’une demi-miche de pain de mie que l’on évide et que l’on fourre ensuite de plusieurs ingrédients. Rien de précis, cela peut aller des frites aux œufs en passant évidemment par de la viande, de la saucisse, de la laitue, etc. Un casse-croûte bourre-tout qui permettait autrefois aux mères de rassasier leurs enfants.
Le kota, bon marché et rapidement préparé, se trouve aujourd’hui abondamment dans les rues d’Afrique du Sud, que l’on aille à Johannesburg ou à Soweto. Au fil des années, il est devenu un symbole fort des townships et occupe maintenant une place si particulière dans le cœur des Sud-Africains qu’il a même droit à son propre festival organisé chaque année au cœur de Soweto.
Un festival pour célébrer des décennies de lutte
C’est à l’initiative de Sidwell Tshingilane, en 2017, que la première manifestation a été organisée. Elle attira alors 3 000 personnes. La deuxième édition, celle de 2018 donc, a été plus ambitieuse et les organisateurs ont vu plus grand. Déjà, 15 stands ont été rajoutés aux 30 stands de la première année afin de réduire les longues files d’attente. Les meilleurs DJ locaux sont venus animer la fête et de grandes enseignes locales, comme Lucky Star, sont venus régaler les visiteurs. Comme durant la première édition, les meilleurs kotas ont été récompensés par des prix.
Le succès de cette seconde édition étant confirmé, rendez-vous est pris pour les 7 et 8 septembre 2019 pour la troisième avec plus de 35 exposants, diverses aires de jeux et de divertissements pour les enfants, de la bière et, bien sûr, du kota pour tout le monde !